Le Chemin de la Grande Perfection - Patrul Rinpoché

LE CHEMIN DE LA GRANDE PERFECTION
Patrul Rinpoché

Traduit du tibétain par le comité de traduction Padmakara.
Edition Padmakara

Ce livre se présente comme un guide des préliminaires de l’Essence du cœur de l’immensité, un cycle de pratiques méditatives appartement à l’école du bouddhisme tibétain appelé Grande Perfection.

En fait il est considéré par de nombreux maîtres de toutes les écoles comme le guide suprême, à la fois profond, vivant et détaillé, de toutes les pratiques préliminaires et, d’une façon générale, comme un enseignement fondamental sur le Véhicule de Diamant, dont il expose l’essentiel avec en termes clairs et simples.

Le style direct, familier, et la grande variété des citations, anecdotes et proverbes qui appuient chaque idée importante épargnent au lecteur la monotonie des exposés classique.

La constante référence à l’expérience vécue dénonce la futilité de l’approche simplement intellectuelle et situe la pratique authentique du bouddhisme comme une réelle transformation intérieure.



Préface

Ce livre fait partie de la littérature bouddhiste tantrique d’origine tibétaine. Il appartient à la catégorie d’ouvrages appelés "guides écrits" (khrid yig), commentaires destinés à élucider un texte de pratique généralement très concis, en l’occurrence les Préliminaires de l’Essence du cœur de l’immensité (klong chen snying thig sngon’gro).

L’Essence du cœur de l’immensité, un cycle de pratiques enseignées par l’école de la Grande Perfection, est un trésor, ou enseignement caché afin d’en préserver la pureté et la puissance, puis révélé au moment opportun par un être prédestiné.

Le révélateur de ce trésor est le vidyadhara Jigmé Lingpa (1729- 1798), l’un des plus grands maîtres, érudits et poètes de son temps. Son principal disciple, Jigmé Gyelwé Nyougou, eut à son tour un disciple remarquable, Ogyen Jigmé Cheukyi Wangpo, connu sous le nom de Patrul Rinpoché, l’auteur du présent ouvrage.

Ce dernier fut un des maîtres tibétains les plus vénérés du 1 9ème siècle. Il naquit dans la province tibétaine du Kham en 1808 et fut reconnu comme un tulkou (corps d’apparition d’un maître du passé). Exemple vivant de la simplicité qu’il prêchait, il n’eut jamais ni maison ni monastère et se comportait à tel point comme les gens ordinaires que personne ne le reconnaissait quand il voyageait. Bien qu’adepte de l’école Nyingma, il fut un fervent défenseur du mouvement non- sectaire (ris med). Suprêmement accompli et érudit, il composa un nombre important de commentaires et d’enseignements personnels.

Le guide des préliminaires que voici est unique en son genre, par son style direct et familier qui ne s’embarrasse pas de tournures conventionnelles, et par le grand nombre de citations et d’anecdotes qui le parsèment. Il décrit et commente les Préliminaires de l’Essence du coeur de l’immensité et s’adresse donc, au départ, à ceux qui ont l’intention de s’engager dans la pratique de ce texte. En fait, il parle à tous ceux qui veulent comprendre et pratiquer le Véhicule de Diamant du bouddhisme, quelle que soit l’école qu’ils choisissent de suivre.

Le lecteur occidental qui lira ce livre avec une approche trop intellectuelle ou académique sera déçu. Des termes lui paraîtront obscurs, des histoires naïves ou invraisemblables, certains passages répétitifs, exagérés. Il cherchera en vain les sources de certaines citations, la rigueur dans les évocations historiques. Maïs le but de ce livre n’est pas d’instruire, c’est d’édifier. Les faits historiques n’y ont pas une grande importance. Ils appartiennent à la vérité apparente, qui est "relative", "mensongère", correspond à une vision fausse et ne contribue guère au bonheur véritable. Ils sont utilisés dans la mesure où ils contiennent une leçon utile au lecteur, et leur valeur édifiante compte plus que leur exactitude.

Ce texte, au départ, est un enseignement oral donné par le maître de Patrul Rinpoché. Il s’adressait à des Tibétains vivant dans la province du Kham au 19ème siècle, des gens qui n’étaient pas tous éduqués et ne connaissaient à peu près rien du monde extérieur. De l’avis d’un lama contemporain vivant en Occident, le maître n’aurait certainement pas tenu le même langage à des Occidentaux du 20ème siècle, "ni même à des Tibétains d’une autre province du Tibet". A nous de transposer. Mais dans son essence, cet enseignement s’adresse aux êtres humains de toutes les époques. Les méthodes, qui viennent des tantras enseignés par le Bouddha, relèvent d’une connaissance parfaite de la nature et des fonctionnements de l’esprit. Connaissance immédiate que notre logique, inadaptée, a du mal à saisir, mais dont la justesse est révélée par l’expérience.

merci corinne,
j'espère que cela aidera ceux qui essaye de méditer comme ceux qui y parviennent.

en surfant sur le net,
je suis tombé sur un thème sur le Bouddhisme, qui reprend mes doutes sur le bon fonctionnement des centres en Occident.

http://www.geocities.com/Athens/8063/html/centres.htm


"A propos de quelques anomalies dans les centres tibétains

Cette mise en garde a le don d'énerver un certain nombre de néo-bouddhistes d'esprit moderne mais en aucun cas nous ne supprimerons cet avertissement. Toutes les religions sont actuellement dégradées et le bouddhisme n'échappe pas à la règle. On se doit d'être prudent et même très exigeant en fait d'honnêteté intellectuelle. Renoncer à cette exigence serait faire le jeu des groupes de pression antisectaires qui visent, à terme, la destruction de toutes les religions encore valides sous prétexte qu'il s'agirait de "sectes"...

L'implantation du bouddhisme tibétain en Europe et dans le "Nouveau Monde" étant en partie la conséquence d'une crise spirituelle qui s'est exprimée entr'autres manifestations dans les courants "hippie" et "baba cool" (tout cela ayant été refondu dans le grande soupe de la mentalité dite new age), il fallait s'attendre à bien des confusions et des "ratés" au départ de la vie des centres. Avec le temps, certaines erreurs se sont atténuées mais sans vraiment disparaître complètement puisque le public a toujours beaucoup de mal à admettre que le bouddhisme n'est pas une méthode de développement personnel mais, avant toute chose, une voie de salut et de délivrance, c'est-à-dire ce que l'on appelle en fait une "religion" ou, dans certains cas, une voie initiatique à part entière.

Certains centres ont souffert de détournements et de scandales divers. Ces choses là se sont tassées mais nous tenons à rappeler que les conditions qui ont amené ces désordres, souvent par manque de transparence, n'ont pas été entièrement éliminées: bien des points touchant à l'organisation des centres, à leur gestion et à leur encadrement, demeurent assez discutables. En règle générale, les grands centres souffrent d'une certaine mégalomanie immobilière ancienne. Avant la fameuse crise, du côté des centres kagyupas surtout, l'argent des dons coulait à flot, il a été souvent mal employé et les centres subissent maintenant le contrecoup de leur folle politique et sont terriblement endettés. Cela provient entr'autre du fait que l'on a trop usé, et même abusé, du crédit excessif accordé par les médias au néo-bouddhisme occidental.

Nous avons, en ce qui concerne plus spécialement l'Institut Karma Ling, des reproches particuliers à faire à ses responsables qui ont manifestement tablé sur le crédit de René Guénon et de son oeuvre monumentale pour attirer à eux une clientèle plus intellectuelle sans jamais développer la rigueur qu'un tel patronnage aurait du impliquer. Les échos de certaines polémiques figurent ici pour mémoire et nous n'y attachons pas d'importance excessive car la roue tourne..."

Je pense de mon devoir d'éclairer de mon expérience et des informations que j'ai ceux qui souhaitent s'engager dans la voie du Bouddhisme tibétain monastique.

Il est bien évident, comme lu ailleurs, que je ne "salis" pas le Bouddhisme. Au contraire, ce sont ceux qui se commettent dans les faits qui sont dénoncés qui le salissent. En observant une tache, sans illusion, on est déjà en chemin pour l'ôter.