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 La cosmogonie japonaise

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Corinne Bouty
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Corinne Bouty


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MessageSujet: La cosmogonie japonaise   La cosmogonie japonaise EmptyLun 29 Oct 2007 - 13:40

Ce livre s'adresse plus particulièrement à mes élèves, mais aussi à toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'approche japonaise du Reiki ou même tout simplement aux aspects culturels du japon.

Je l'ai trouvé sur Ebay au prix de 6€. Le vendeur est sur Bordeaux, 102 Crs V.Hugo, à la librairie, "Quai des livres".

La cosmogonie japonaise 037 Bisous

La cosmogonie japonaise Shinto


INTRODUCTION

Le Shintô

Ce qu’on désigne sous le nom de Shintô constitue la plus importante et la plus authentiquement japonaise de l’héritage culturel qui inspire encore aujourd’hui les Japonais et peut faire comprendre leur comportement. Même ceux qui, en paroles ou plus sincèrement, affirment s’en être détachés en restent aussi profondément imprégnés que nous le sommes nous-mêmes de notre héritage gréco-latin et judéo-chrétien, quelles que soient les concepts philosophiques, religieux ou politiques auxquels chacun de nous veuille se rattacher.

On a beaucoup discuté en Occident pour savoir si nous devrions appliquer au Shintô notre étiquette “religion”. En effet nous n’y trouvons ni dogme métaphysique, ni code éthique, ni même rien qui corresponde à Dieu tel que le représentons dans le christianisme. On peut donc en conclure que le terme, dans le sens délimité que nous lui attribuons en général, ne convient pas.

Qu’est-ce donc que le Shintô ? On pourrait dire que c’est actuellement une conception précise, solidement enracinée, mais à peu près impossible à définir pour une mentalité occidentale, des rapports entre l’individu humain et le milieu supra-naturel, naturel et humain dans lequel il évolue.
Pour les Japonais, cette conception était si vaste et allait tellement de soi que jusqu’à l’arrivée d’une religion étrangère, le Bouddhisme, ils n’avaient jamais pensé à lui donner un nom. Lorsqu’ils se trouvèrent en face d’une autre vision du monde qui, elle, avait un nom, ils la baptisèrent Shintô ou Kannagara-no-michi, que nous traduisons généralement “la Voie des Dieux”, mais que certains shintôistes préféreraient voir traduire “la Voie de Dieu” OU “la Voie divine”.

II est difficile de savoir exactement ce qu’était le Shintô à l’origine avant l’arrivée du Bouddhisme. On peut supposer que c’était une Weltanschauung, une forte conception intuitive d’une profonde unité sous-jacente, à la fois biologique et psychique, entre tous les hommes (morts, vivants ou encore à naître), la Nature et toutes les entités invisibles à l’homme, mais dignes de vénération. Un grand-prêtre (gûji) dit plus simplement que c’était “le bon sens”.

Du VIe à la fin du XIXe siècles, le Shintô se mêla de plus en plus étroitement au Bouddhisme, qui s’était d’ailleurs fortement japonisé. Normalement, tout Japonais partageait son activité religieuse entre les deux religions, chacune étant considérée comme convenant mieux pour certaines cérémonies; des prêtres de l’une jouaient facilement un rôle dans les temples de l’autre.

Les choses allèrent beaucoup plus loin. De nombreux Kami shintô furent assimilés à des Bodhisattva. Les théologiens des deux religions en vinrent même à consacrer ce mélange dans un véritable dogme, le Shinbutsu-shugo, où l’on considérait les divinités d’une religion comme les véritables Dieux fondamentaux et celles de l’autre comme leurs incarnations. Le Confucianisme vint aussi se mêler à cette sorte de symbiose. Au VIIe siècle, le prince héritier et régent Shôtoku, qui promulgua la première Constitution japonaise, est réputé avoir dit: “Le Shintô est la racine et le tronc d’un grand arbre robuste débordant d’une inépuisable énergie; le Confucianisme en est les branches et les feuilles; le Bouddhisme en est les fleurs et les fruits.”

Les bouddhistes voulurent cependant abuser de la situation, et une réaction de défense des shintôistes commença à se manifester au XIVe siècle. Un grand mouvement de “purification” des temples shintô, qui avait débuté au XVIIe siècle, prit au siècle suivant une ampleur nationale. Pour la première fois de grands théologiens shintô (kokugakusha) firent leur apparition, dont les plus célèbres furent Motoôri, Mabuchi et A. Hirata.

Sous de fortes pressions provenant de milieux aussi bien intellectuels que populaires, le gouvernement impérial se décida en 1868 à prendre des mesures radicales qui pendant une vingtaine d’années oscillèrent quelque peu d’une extrême à l’autre, mais provoquèrent la séparation des deux religions. C’est le Shinbutsu-bunri, que l’on nomme plus communément la réforme Meiji. Cette séparation n’est cependant pas aussi nette qu’on pourrait le supposer; de nos jours encore il existe des groupes et des temples dont on ne saurait dire s’ils sont à dominante bouddhiste ou shintô.

Après la deuxième guerre mondiale, les autorités militaires américaines qui occupèrent le pays voulurent porter un coup mortel au Shintô, dans lequel ils voyaient, non sans raison, la véritable racine de cet extraordinaire disposition des Japonais à se sacrifier pour leur pays. Pendant cette occupation, l’étude des textes sacrés shintô fut rigoureusement proscrite, ainsi que toute participation des fonctionnaires à des cultes shintô. Aussi les Japonais qui ont grandi pendant cette période ne connaissent-ils pour la plupart que quelques éléments de leur cosmogonie. Et le retour aux traditions s’opère lentement. Mais dans la Chrétienté aussi, il n’y a sans doute qu’une petite minorité d’hommes et de femmes qui se rappellent le détail des textes bibliques rapportant la création du monde ou la Pentecôte. Quoi qu’il en soit, théologiens, prêtres et fidèles s’efforcent de revenir au Shintô “primitif” et des milieux toujours plus nombreux se plongent actuellement dans l’étude et l’exégèse des Ecritures sacrées.

Les sources

Ces Ecritures sont fort laconiques et composées dans une langue difficile à déchiffrer. Néanmoins, les mythes qu’elles fournissent, si oublies soient-ils, continuent à déterminer dans une large mesure l’attitude des japonais envers le monde, envers leur prochain et envers eux-mêmes. C’est pourquoi leur étude ne présente pas un intérêt purement académique. Les principaux textes sont au nombre de deux :
Le Kojiki, achevé en 712 d’après la préface de l’auteur, est un recueil de traditions conservées oralement; certains passages en sont même, dans leur forme actuelle, considérablement antérieurs. Il retrace l’histoire du monde depuis les premiers stades de la création jusqu’à l’an 628. Sa traduction n’occupe guère que 150 de nos pages.
Le Nihongi (ou Nihonshoki), achevé en 720, reprend le récit depuis les débuts et le poursuit jusqu’à l’an 700, mais il offre fréquemment plusieurs versions différentes du même épisode. Il est environ deux fois plus long que le Kojiki.

Les divergences entre ces deux textes sont surtout dans la présentation, celle du second ouvrage étant plus influencée par les conceptions et le style de la littérature chinoise de l’époque. En réalité, là où les deux textes semblent s’écarter l’un de l’autre, ils se complètent un peu à la manière des Evangiles synoptiques.

Parmi d’autres textes auxquels parfois on se réfère, mais qui jouissent d’une moins grande autorité, il faut citer surtout :
Le Kujiki, peut-être composé en 620, mais dont l’authenticité fut longtemps contestée, qui reprend beaucoup d’épisodes mythologiques.
Le Kogoshûi, présenté à l’Empereur en 807, qui fournit certains détails omis dans le Kojiki et le Nihongi.
Le Sendai Kuji Hongi, dont les dix volumes remontent à la fin du IXe siècle, qui fournit une histoire détaillée du Japon depuis l’âge des Kami jusqu’au VIIe siècle.
Les Norito, très archaïques “liturgies que l’homme présente en offrande au Kami” Ils sont contenus dans l’Engi-shiki, texte d’administration gouvernementale promulgué en 967.
Et enfin les Fudoki, textes d’organisation administrative de diverses régions.

Dans le présent volume, nous nous sommes appuyés exclusivement sur les traductions et interprétations (parfois divergentes, car le Shintô n’a pas de dogme) que nous ont données les quelque 300 grands-prêtres ou professeurs japonais de Shintô que nous avons consultés. Nous avons systématiquement négligé celles qui ont été proposées par des savants occidentaux, si attrayantes que parfois elles nous semblent.

Les grandes lignes de la cosmogonie shintô telle que nous la présentons ici ont été publiées en japonais dans l’organe officiel de l’Association nationale (les temples shintô, le Kôdô-ishin. Elles ont été jugées “perspicaces”, “satisfaisantes pour les Japonais modernes”, “excellentes” et même parfois “splendides”, bien qu’elles soient “trop rationnelles”, “trop abstraites” ou “trop analytiques”, mais aucune des autorités shintôistes consultées ne les a jugées inexactes ou ne les a réfutées.

Les Kami

Avant d’examiner le processus cosmogonique décrit par les textes, il est indispensable de se familiariser avec le concept de “Kami”, terme que l’on a coutume de traduire par “Dieux”, mais qui a en réalité une signification fort différente et qui évoque de tout autres associations d’idées.
Disons d’abord que les plus grands théologiens du Shintô ont eux-mêmes très explicitement renoncé à le définir. On pourrait dire que dans l’acception la plus générale il désigne toute entité digne de vénération et, dans son acception plus étroite, toute entité faisant l’objet d’un culte, notamment dans un temple. Il peut s’agir d’un être extra-terrestre, primordial ou plus actuel, d’un être vivant, humain ou autre, ou même d’un objet matériel, soit naturel (roche, grotte, arbre), soit créé par la main de l’homme (miroir, etc.)

Entre tous ces Kami si divers on distingue, dans certains cas tout au moins, et plus particulièrement dans la cosmogonie, entre ce qu’on appelle Kami “célestes” (ama-tsu-kami) et Kami “terrestres” (kuni-tsu-kami). Il ne semble pas que les théologiens shintô aient jamais jugé utile (ou possible ?) de préciser ce qui les différencie les uns des autres. Comme les Occidentaux n’aiment guère employer des termes sans avoir au moins quelque idée de ce qu’ils signifient, j’ai proposé à un groupe des principaux grands-prêtres (gûji) réunis sur ma demande pour répondre à mes questions (d’Occidental !) l’explication suivante, qui a au moins le mérite de faciliter la compréhension de divers épisodes cosmogoniques importants : les Kami “terrestres” s’efforcent de faire descendre sur la terre des forces supérieures (célestes ?), tandis que les Kami “célestes” s’efforcent de maintenir la pureté immaculée de ces forces supérieures en évitant qu’elles se souillent au contact de la terre. Les grands-prêtres m’ont répondu que la définition était trop intellectuelle (en Shintô on se méfie beaucoup de ce qui est intellectuel), mais qu’elle n’était certainement pas fausse. Ils n’ont pas jugé opportun de la corriger ou de m’en donner une autre.

Notons aussi que les noms des Kami se terminent tantôt par -no-kami et tantôt par -no-mikoto et que, sauf exceptions, ces deux désignations ne sont pas interchangeables. Il ne semble pas cependant qu’elles correspondent à des groupes particuliers ni qu’elles suggèrent une quelconque hiérarchie. D’une façon générale, pour faciliter la lecture, nous ne ferons figurer ces terminaisons que la première fois que nous citerons le nom de chaque Kami.
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MessageSujet: Re: La cosmogonie japonaise   La cosmogonie japonaise EmptyMer 8 Avr 2009 - 20:18

Bonsoir

C avec un très grand plaisir que j’ai lu ce livre

Un vrai bonheur de comprendre et connaître le Shinto

A lire Absolument pour une compréhension de l’origine des croyances Japonaise

Bien a vous tous

Michael
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