pourquoi un rituel d'initiation au reiki ?

extrait du livre de corinne bouty et pascal treffainguy "reiki et bouddhisme, tome 2" à propos des initiations et des grades.

"En préliminaire, la raison pour laquelle s’est développée une large variété de rituels initiatiques au Japon n’est pas claire. On invoque la conséquence d’une systématique « mandalisation », inspirée de celle pratiquée dans le Bouddhisme ésotérique du Japon, afin d’établir une sorte d’hégémonie culturelle parmi les élites intellectuelles. Dans un tel cadre, chaque texte, chaque objet culturel fabriqué, incluant ceux à caractère non-religieux, étaient perçus comme des symboles ésotériques potentiels dotés de plusieurs degrés de significations secrètes. En Europe, on retrouve avec des grands théologiens comme St Augustin et St Thomas d’Aquin, également dans l’Islam avec les noms d’Allah, la volonté de voir le monde au travers d’un prisme : celui des lettres, des étymologies et, en conséquence, des chiffres. Le processus rationnel moderne était amorcé, la civilisation populeuse coupant de plus en plus les individus des intuitions spirituelles habituelles des nomades.

Au Japon, en raison de leur accent sur la cosmologie et la cosmogonie ainsi de la spécificité de la mentalité nippone, les textes concernant les questions relatives aux Kamis jouèrent un rôle particulier. Sans doute, les références aux Kamis, dans ces textes, ajoutèrent également une touche concrète aux hautes spéculations métaphysiques bouddhistes et fournissaient pour le Nippon un cadre de référence plus concret, compensant l’apparition de la mentalité rationnelle. Toutefois, l’acquisition de la connaissance transmise au cours des rituels initiatiques avait un but nettement sotériologique. Il s’agissait de la réalisation spirituelle en vue de la libération : soit devenir un Bouddha pour un adepte de la religion, soit s’identifier soi-même avec tel ou tel Kami pour un fidèle shintoïste, voire les deux pour l’Empereur.

En parallèle, l’initiation impliquait également une promesse de bienfaits terrestres : au-dehors du monde religieux, cela se traduisait par des succès professionnels et artistiques. On retrouve ceci dans le Reiki moderne, avec la promesse de voir un vœu se réaliser après la période de purification de 21 jours. La transmission de la connaissance impliquait également l’obligation morale pour le récipiendaire de tout mettre en oeuvre pour réaliser les principes essentiels et les devoirs d’un art spécifique ou d’une profession, et en même temps encadrait, sous la coupe du secret, l’acquisition des pratiques propres à une lignée familiale ou initiatique spécifique.

On retrouve, dans l’interview de Mikao Usui au Hikkei, le souci inverse de ne pas conserver le Reiki comme un secret de famille mais de le transmettre comme un leg à toute l’humanité :
« C’est une vieille coutume d’enseigner à ses descendants de tout faire pour conserver sa famille en bonne santé. Spécialement dans nos sociétés modernes dans lesquelles nous sommes amenés à vivre, et avec la souhait de partager avec tous le bonheur de prospérer ensemble dans le respect mutuel. Aussi, j’ai demandé à ma famille de ne pas garder cette méthode pour elle seule, comme c’est normalement le cas au Japon où les secrets se transmettent seulement au sein du clan. Ma méthode de soin naturel est originale, elle n’a rien de comparable dans le monde. Aussi, j’ai souhaité livrer cette méthode à tout le monde dans l’espoir que chacun en tire un bénéfice et voit ses bons vœux réalisés. Ma médecine naturelle Reiki est originale car elle est basée sur l’intelligence intuitive de l’univers. Ce n’est pas une construction mentale humaine. Par ce pouvoir, le corps demeure en bonne santé et en tire joie de vivre et paix intérieure. De nos jours, les gens ont besoin tant de réussite et d’équilibre extérieurs qu’intérieurs. Pour cette raison, j’ai décidé de la révéler pour qu’elle vienne en aide à ceux dont le corps ou le psychisme sont malades ».