La médecine Traditionnelle Japonaise

Extraits de Yôjôkun:

1. « Notre corps, issu de celui de nos parents, appartient à la Terre ainsi qu'au Ciel. Ce corps est si vénérable que rien ne peut le remplacer »
C'est par la grâce de nos parents, aussi par celle du Ciel et de la Terre, que nous voyons le jour et grandissons. Comme notre corps vient ainsi du Ciel et de la Terre, comme nos parents l'ont fait naître sur la Terre, nous devons respecter notre corps en agissant, dans tous nos actes, avec retenue et en veillant à ne pas nous blesser. Et nous devons vivre longtemps. Respecter notre corps est l'acte de piété filiale le plus important… »

«... Le corps humain est si précieux que rien ne le remplace. Ne sachant comment bien vivre, l'on vit comme on le désire. Mais alors, on tombe malade et l'on perd la vie. Que c'est stupide ! Réfléchissons : quel est le plus important de notre corps ou de nos désirs ? Si nous nous maîtrisons chaque jour et avons conscience que de forts désirs sont autant de dangers dans lesquels on tombe comme dans un gouffre ; ».

«... Que l'on bouge souvent et cela contribuera à bien faire circuler le sang ou le Ki , cela aidera à bien digérer. Ainsi prend-on soin de soi. Ne pas paresser, ne pas se reposer longtemps ... »

81. « Réunir le Ki dans le tanden »

On nomme tanden en japonais l'espace entre les deux reins, ces quelques dix centimètres au-dessous du nombril, là même où se trouve le dôki ou le Ki en mouvement… C'est la base des douze kei , le point vers lequel convergent les artères et les veines qui coulent dans notre corps . C'est là la base de la vie humaine. Pour développer le Ki, on prend une bonne posture assise, on réunit le Ki dans le tanden, on respire doucement par l'abdomen. Ainsi, le Ki ne monte pas à la tête et la force emplit le corps. Il est bon de procéder ainsi lorsqu'on doit parler à des gens ayant un statut social plus élevé ou bien lorsqu'on est contrarié par un grave événement ... »

«...Pour quelle raison exerce t'on le Kyû sur le corps humain ?

La réponse est la suivante : L'homme peut vivre en recevant le Ki originel du ciel et de la terre.
Dans le Ki originel, il y a le Yôki, c'est-à-dire, le Ki qui donne vie à toutes choses et qui leur permet de déployer une grande activité. Le Yôki appartient au feu, il est donc chaud.
Le sang provient aussi du Ki originel. L'insuffisance de Ki et le trouble de sa circulation dans l'organisme, aboutit à tomber malade. On perd aussi de son sang.
A ce moment là, si l'on utilise la force du feu, qu'on appelle aussi Kyû, on soutiendra le Ki et suppléera au manque de Yôki. Dès lors, le Ki augmentera et le corps deviendra robuste….On s'aperçoit que le Kyû permet d'obtenir des résultats positifs grâce à l'augmentation de Yôki dans le corps et grâce à son action favorable sur la circulation du Ki et du sang… »

« Des bienfaits des relations sexuelles »

Dans « Senkinhô », Sonshijin explique en détails quels sont les bienfaits des relations sexuelles : « Pour les gens de plus de 40 ans qui sont progressivement en train de perdre du Ki et du sang, il vaut mieux avoir des relations sexuelles….. »

Dans la médecine traditionnelle japonaise, la voie dans laquelle le sang et le ki coule est appelée keiraku. Dans le corps humain, il y a 12 kei. Le déséquilibre du cours du sang et du ki provoque des maladies.

Extraits de CHIYOMIGUSA

« Ceux qui désirent ardemment renaître en Terre Pure doivent soigner des malades. Aucune pratique bouddhique n'est plus efficace que le soin porté à ceux qui souffrent. Et mal soigner est tenu comme un grand péché. Guérir ou ne pas guérir dépend du cœur des soignants. Après la mort même, atteindre l'état de Bouddha ou tomber en enfer est fonction des traitements appliqués au malade de son vivant. Que l'on apporte ses soins en considérant la maladie comme une affaire de vie et de mort, et rien n'est mieux pour son propre salut. Peu de gens savent soigner et ce savoir est donc précieux. Cela légitime les fortes sommes d'argent que les riches doivent verser pour le soin des leurs.

Je ne connais pas de gens de la haute société mais ne fréquente que des personnes du peuple. Ils confient leurs vieux parents à une nourrice ou bien à une servante chargée habituellement du ménage. Ces gens-là ne connaissant donc pas l'état de leurs proches. La nourrice ou la servante se chargent de les soigner parce qu'elles veulent de l'argent. Lorsque le malade demande à manger ce qui lui plaît, elles lui donnent discrètement, et ce même lorsqu'il s'agit de nourritures qui lui sont nuisibles. Elles ne s'inquiètent nullement de savoir si ce que le malade réclame est bon ou mauvais pour lui, pour son état. Et lorsque le malade se plaint de l'amertume de tel médicament, elles l'en dispensent en approuvant. C'est à cause de cela qu'une maladie dont on pourrait venir aisément à bout traîne en longueur… »

« 1. Lorsque le mal est à ce point que tout le monde sait que la mort est la seule fin inéluctable, et lorsque le médecin lui-même dit qu'il est inutile de donner au malade des médicaments, il faudra se garder de lui en administrer. Les médicaments sont utiles pour guérir, mais ceux que l'on donne lorsque la dernière heure a sonné luttent avec la maladie dans le corps de celui qui va mourir et le malade en souffre. Le malade est alors troublé dans ses derniers instants. Si, au contraire, on ne lui administre aucune médecine, le corps du malade n'est le lieu de nul combat, le malade s'affaiblit progressivement et accueille paisiblement la mort. Il faut dispenser des soins en pensant au malade et non en pensant à la réputation du médecin. Il faut donc s'abstenir d'utiliser des médicaments les derniers moments venus, et ce bien que l'on continue de consulter un médecin…. »

« Selon le sûtra « Bonmôgyô », « ... Soigner est le premier des huit mérites . Ce serait pécher pour un disciple de Bouddha de refuser de soigner ses parents, ses maîtres ou ses frères en invoquant la rancune qu'il peut avoir envers eux ». Après tout, le mérite gagné à soigner est le même que celui gagné à servir le Bouddha et ce, pour les bouddhistes du Grand comme du Petit Véhicule .. »

«... Au malade qui a été troublé en ses derniers instants, qui n'avait pas le cœur tranquille ou qui n'était pas concentré sur la récitation du Daimoku, on le lui récitera dans la bouche ou à l'oreille afin de le faire rentrer. Puis on lira le Daimoku et le sûtra plusieurs fois face au cadavre. Comme son âme ne le quitte pas de suite, ces invocations la conduiront des mauvais mondes ou du Chûu à renaître au ciel ou dans le monde des hommes. De manière générale, on doit se garder de toucher au corps pendant dix ou douze heures après la mort. Il faut respecter cette règle. Au bout de six heures, on lavera le corps et on le mettra en bière…. »