Bonjour Eriflor
Merci pour ton message.
L'union crée la force. Il est vrai que beaucoup d'entres nous n'ont pas conscience de ce qui se passe réellement, tant que nous avons tout à notre disposition (eau, électricité...), les mentalités sont dûres à bouger.
Pour info,
Les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre :
- les Etats-Unis avec 5.65 milliards de tonnes (n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto)
- la Chine avec 3.30 milliards de tonnes
- l'Europe avec 3.20 milliards de tonnes
- la Russie avec 1.50 milliards de tonnes
- le Japon avec 1.20 milliards de tonnes
(source IEA - AOL info)
Emmissions en 2002 avec variations des émissions depuis 1990.
Sans parler des pays en voie de développement...
Pour ceux qui ont le temps, texte ci-dessous à lire...
Bonne journée !
Vive la Nature ! Vive la Vie !
Ananda
Le protocole de Kyoto pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Publié dans l'édition du jeudi 2 novembre 2006 (page 6)
Au cours de sa vie, la Terre a connu des changements climatiques extrêmes. Il y a 435 millions d’années, le Sahara, surface déserte que nous connaissons, était recouvert d’une calotte glaciaire. Plus proche de nous, il y a 3.300 ans, la température moyenne au Groenland s’élève à 16°C... Ces changements se sont produits sur des millions d’années. Mais actuellement, on assiste à un bouleversement climatique : depuis la révolution industrielle, la température de la Terre s’est élevée de 0,6°C, le niveau des mers est monté de 20 centimètres et les glaciers ont régressé. Les scientifiques sont presque tous d’accord : l’activité humaine est responsable du réchauffement de la planète. Comment lutter contre ce changement climatique néfaste pour notre environnement et donc pour la vie ? Le Protocole de Kyoto propose à l’ensemble des pays de réduire les émissions des gaz à effet de serre d’ici 2012. Un accord difficile à concrétise, sur fond d’intérêts économiques et de développement des pays pauvres du Sud.
CHANGEMENT CLIMATIQUE
RéDUIRE les émissions de 6 gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone, principaux responsables du réchauffement de la planète, c’est l’objectif fixé par le Protocole de Kyoto. Un protocole ratifié, accepté ou approuvé pour le moment par 156 pays (sur 192) mais que refuse encore les Etats-Unis, principal pays pollueur. La conférence de Kyoto de 1997 propose aux pays de réduire d’ici 2012 les émissions de gaz à effet de serre par rapport à ce qu’elles étaient en 1990. Le protocole est la suite logique de la Convention climat de l’ONU (la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), ratifiée par 189 pays dont les États-Unis, une convention qui engage les pays à prendre des mesures de précaution pour prévenir les changements climatiques néfastes. Le Protocole de Kyoto, proposé à ratification en 1998, n’est entré en vigueur que l’année dernière. Il nécessitait l’adhésion d’au moins 55 pays, produisant au moins 55% des émissions de CO2 de 1990. C’est l’entrée de la Russie dans le protocole le 22 octobre 2005 qui a accéléré les choses.
Contraindre les pays à des actions nationales et proposer des dispositifs complémentaires
Pour atteindre son objectif, le protocole oblige les pays signataires à prendre des mesures au niveau national, comme la valorisation des énergies renouvelables et propres. Mais il propose aussi des mesures supplémentaires. Le premier, et le plus contesté pour son efficacité, est le “permis d’émission”. Il permet à des pays industrialisés de vendre ou acheter le droit d’émettre des gaz.
Ainsi, le dioxyde de carbone est coté à la Bourse de Paris et à celle de Londres depuis mars 2005. Les pays qui émettent moins que la quantité de CO2 de 1990 peuvent revendre leur droit d’émission à ceux qui n’ont pas pu tenir leurs engagements. Mesure discutable puisque les pays ne sont pas égaux en émission de gaz à effet de serre.
Un rapport réalisé par Marie-Hélène Aubert pour l’Assemblée nationale française souligne ainsi que certains pays comme la Russie et l’Ukraine n’auront aucun effort de diminution d’émission à faire, et qu’ils en tireront même profit : « les objectifs attribués aux pays anciennement communistes remettent en cause les avantages théoriques du négoce des permis d’émissions : la Russie et l’Ukraine notamment pourront émettre autant de gaz à effet de serre sur la période 2008-2012 qu’en 1990, alors que non seulement leurs économies ont connu une profonde récession au début des années 1990, mais aussi que l’année de référence choisie du début de la période correspond à une époque où le modèle d’économie soviétique, très gaspilleur en énergie, était encore en vigueur. Ces pays disposeront donc nécessairement, même en l’absence de toute politique volontariste, d’importants quotas excédentaires qu’ils pourront revendre à d’autres pays pour leur permettre de dépasser l’objectif qui leur a été fixé. Il s’agira alors de ce qui a été qualifié de vente "d’air chaud", dans la mesure où l’acquisition de droits d’émission ne reposera sur aucune réduction effective de rejet de gaz à effet de serre ».
Deux autres mécanismes sont prévus pour atteindre l’objectif du protocole : la “mise en œuvre conjointe” (MOC) qui permet, entre pays développés, de procéder à des investissements visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en dehors de leur territoire national et de bénéficier des crédits d’émission générés par les réductions ainsi obtenues, et le “mécanisme de développement propre” (MDP), proche du dispositif précédent, à la différence que les investissements sont effectués par un pays développé, dans un pays en développement. « Le “mécanisme de développement propre” (MDP) est la réponse aux demandes des pays en développement d’un mécanisme financier qui appuie le développement économique en adoptant des méthodes de production plus propres », précise le rapport de Laurence Tubiana, “Environnement et développement durable : l’enjeu pour la France”.
Quatre pays industrialisés à la traîne : l’Australie, les États-Unis, le Liechtenstein et... Monaco
Seuls 4 pays industrialisés n’ont pas encore ratifié le Protocole de Kyoto : l’Australie, les États-Unis, le Liechtenstein et Monaco. L’Australie et les Etats-Unis, les 2 pays industrialisés qui polluent le plus, qui représentent à eux deux un tiers des gaz à effet de serre, ont d’ailleurs précisé qu’ils n’avaient pas l’intention de ratifier le protocole. Pourtant, Georges W.Bush a reconnu lors d’une conférence de presse au Danemark, en juillet 2005, que l’activité humaine est en partie responsable du réchauffement de la planète. Et si le Président des Etats-Unis ne veut pas agir, 28 États du pays ont décidé de réduire leurs émissions de gaz. La Californie et le Nouveau-Mexique se sont engagés à diviser par 4 l’émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Le District de Columbia oblige les producteurs d’électricité à produire un pourcentage d’énergie à partir de sources renouvelables.
Concernant les pays en développement (la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, etc...), ils n’ont aucune contrainte jusqu’en 2012. Pour la plupart d’entre eux, le changement climatique n’est pas une priorité, préoccupés comme ils sont par l’essor économique. Et pourtant, le changement climatique touche avant tout les populations pauvres. En Inde, la mousson est soumise à des variations, avec des conséquences sur l’agriculture.
Kyoto après 2012
À la conférence de Montréal sur le climat (28 novembre au 9 décembre 2005), les pays ont décidé de prolonger le protocole au-delà de 2012. Les pays signataires ont ainsi 7 ans, d’ici 2012, pour adopter de nouveaux accords de limitation d’émission de gaz à effet de serre. L’Union européenne, le Japon, le Canada et le groupe des pays en développement sont d’accord pour discuter des suites du protocole, et les pays non signataires seront associés aux négociations. Prochaine étape pour décider de l’avenir du Protocole de Kyoto, la réunion du 6 au 17 novembre à Nairobi, des ministres de l’Environnement. Ils réfléchiront aux moyens d’inclure les pays du Sud dans le protocole.
E.P.
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Les accords de Kyoto encouragent...
Les économies d’énergie : « La demande mondiale d’énergie augmente à un rythme de près de 2% en moyenne par an depuis le début de l’ère industrielle. Mais ce rythme peut descendre jusqu’à 1% ou approcher 5% selon les années ». En France, la consommation finale d’énergie par habitant et par an a atteint 3,7 tonnes équivalent pétrole en 2000, ce qui représente un triplement par rapport à 1960 et une augmentation de 35% depuis 1973.
Les énergies renouvelables et le nucléaire : « Le recours croissant aux énergies fossiles, dont les gisements sont limités et les émissions de gaz à effet de serre élevées, conduit à une impasse. Les énergies renouvelables, le recours au nucléaire et à un usage raisonné de l’irrigation doivent absolument être considérés comme des points de passage obligés d’une utilisation raisonnée des ressources naturelles ».
« La part essentielle de l’énergie nucléaire dans l’approvisionnement de la France en électricité rappelle que cette source d’énergie contribue grandement à la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Les engagements résultant du Protocole de Kyoto conduisent la France à renouveler ses centrales nucléaires. Une inquiétude demeure compte tenu des choix d’autres pays européens qui ne pourront concilier le respect des engagements de Kyoto et leur abandon de la filière nucléaire ».
Une meilleure gestion de l’eau : « Ressource naturelle abondante en France jusqu’à présent, l’eau devrait être utilisée à meilleur escient à l’avenir. Les prévisions relatives aux impacts des changements climatiques font craindre des ressources en eau raréfiées en été, même en France. Or, l’irrigation agricole puise largement dans ces ressources, parfois sans obligation réelle ».
Le choix d’une politique agricole : « La sélection des techniques agricoles peut être facilitée par des réflexions économiques sur la régulation des émissions de méthane et de protoxyde d’azote afin d’intégrer le secteur agricole dans une politique d’incitation à la réduction des émissions ».
Des modes de transports propres : à l’horizon 2020, la perspective de croissance de la circulation routière totale en France (urbaine et interurbaine) devrait atteindre 50% à 60%. Ce seul chiffre laisse craindre que les engagements de la France relatifs à la limitation de ses émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas être tenus simplement en comptant sur les progrès technologiques liés à la diminution des consommations unitaires de carburant des véhicules. Il a déjà été souligné dans ce rapport que le secteur des transports est probablement celui qui pose le plus de problème quant à l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre.
L’amélioration de l’habitat : la diminution des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’habitat peut passer aussi bien par un meilleur aménagement du territoire, de nouveaux choix d’urbanisme, de nouvelles méthodes d’implantation, de conception ou de construction des villes ou des bâtiments, que par des procédés de chauffage ou de climatisation innovants.
(Sources : la documentation française)